Que ce soient des apps de messagerie, des plateformes e-commerce, des plateformes de gaming ou des apps de transport, toutes les licornes asiatiques s’attaquent au marché lucratif du paiement mobile, espérant bénéficier d’un avantage de taille : une base d’utilisateurs fidèles.
Les licornes asiatiques, très souvent soutenues par des capitaux à risque, savent que l’intégration d’un système de paiement est la clé pour atteindre la profitabilité.
Leur modèle? Alibaba et WeChat, la plateforme e-commerce et l’application de messagerie chinoises devenues les deux entreprises les plus puissantes en Chine grâce à leur stratégie de transformation en plateformes de services tournant autour de leurs système de paiements respectifs AliPay et WeChat Pay. WeChat voit désormais passer 500 milliards de dollars de transactions par an.
La transition des startups tech asiatiques en FinTech
En Indonésie, un marché gigantesque (4ème plus peuplé au monde), l’app de transport à moto Go-Jek – Uber indonésien – a lancé son portefeuille mobile GoPay en avril 2016. Les chauffeurs Go-Jek reçoivent un bonus si leurs clients acceptent de stocker la monnaie rendue sur les transactions dans GoPay. Cet argent leur permet de bénéficier d’une réduction sur leur prochain voyage. Une fois l’habitude prise par les clients de payer via GoPay, la startup a introduit de nouvelles fonctionnalités, dont la possibilité en mars dernier pour les utilisateurs de s’envoyer entre eux du crédit GoPay sans frais de transfert. GoPay est ainsi progressivement devenu le 4ème portefeuille mobile le plus utilisé dans le pays en moins d’un an d’existence. Son concurrent Grab a levé ce mois-ci 1,5 milliards de dollars pour renforcer sa plateforme de paiement naissante, GrabPay, lancée en juillet 2016, et a fait l’acquisition de la startup de paiements Kudo en avril dernier pour l’intégrer à sa plateforme.
L’app de transport indienne concurrente d’Uber, Ola, avait lancé son portefeuille mobile Ola Money en 2015. A l’origine prévue pour payer les chauffeurs Ola, elle est désormais utilisée pour faire ses courses, acheter ses billets d’avion et récemment payer ses chambres d’hôtel suite à un partenariat avec le principal fournisseurs de chambres d’hôtels en Inde, Oyo Rooms. Le géant e-commerce indien Flipkart a quand à lui fait l’acquisition d’un portefeuille mobile existant PhonePe en avril 2016, et vient de lancer en juin une fonctionnalité “Buy Now, Pay Later”, permettant à ses clients d’acheter à crédit, entrant dès lors en concurrence avec les cartes de crédit. Une tentative audacieuse pour se différencier de son concurrent Amazon. Dernier en date à sortir son portefeuille mobile, Hike Messenger, concurrent de WhatsApp indien, a lancé Hike Wallet en juin, en partenariat avec une des principales banques du pays Yes Bank! L’app permet essentiellement de faire des transferts entre amis, mais est en train de faire des partenariats avec les marchands pour s’attaquer aux paiements en ligne et hors ligne, à l’image de WeChat Pay.
Garena, la licorne singapourienne, leader du gaming, a également une branche paiements AirPay, qui dépasse aujourd’hui les 510 millions de dollars de transactions annuelles. HelloPay, le portefeuille mobile lié au géant e-commerce en Asie du Sud Est Lazada, vient d’être intégré à AliPay. LINE Pay est le portefeuille mobile de l’application de messagerie coréenne LINE, leader en Thaïlande, et est utilisé notamment pour payer ses factures, acheter des billets d’avion ou transférer de l’argent à ses amis.
Nous devrions observer une guerre féroce entre les différents portefeuilles mobiles au cours des prochains mois, menant à une consolidation du marché.
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